Le Plan d’action intégré
2020-2022 du Conseil du
Système alimentaire montréalais

Ce plan d’action intégré est une première réalisation du Conseil du Système alimentaire montréalais (Conseil SAM), établi en octobre 2018, et de ses 200 partenaires. La création du Conseil SAM est la réponse au besoin exprimé par la communauté montréalaise d’avoir une instance régionale de concertation en alimentation. Le Conseil SAM porte la mobilisation d’acteurs actifs en alimentation issus d’une multitude de secteurs afin de réaliser une vision commune : une alimentation saine, diversifiée, de proximité, abordable et durable pour tous et toutes.

Ce travail de concertation et le présent plan d’action intégré s’inscrivent dans l’effort collectif d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Parmi les 17 ODD, le présent plan d’action touche particulièrement ces six objectifs :

CSAM | Système alimentaire | Le Plan d’action intégré 2020-2022 du CSAM

Le processus de planification stratégique a permis d’identifier 5 enjeux principaux qui sont devenus les 5 orientations de ce plan d’action intégré.

Accès au marché | Améliorer l’accès au marché pour les produits locaux

CSAM | Système alimentaire | Accès au marché

Problématique et données

Un marché est un système d’échanges où se croisent l’offre et la demande en matière de produits alimentaires. Avec une population de près de 2 millions de personnes, l’agglomération de Montréal constitue de loin le principal bassin de population à nourrir au Québec. L’offre aussi est importante, alors que la région de Montréal fournit 27 % des emplois bioalimentaires du Québec (MAPAQ, 2017). Le marché montréalais est constitué des sources d’approvisionnement et de quatre grands canaux de distribution, tel qu’illustré ci-dessous.

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Malgré l’importance de ce marché, la part des aliments provenant de l’extérieur du Québec est toujours très importante et les producteurs et transformateurs locaux rencontrent des obstacles à trouver des débouchés pour leurs produits. Il convient donc de favoriser l’accès au marché montréalais pour les produits locaux afin de renforcer l’activité des entreprises du secteur et d’assurer leur pérennité.

Empreinte écologique | Diminuer l’empreinte écologique du système alimentaire

Problématique et données

L’empreinte écologique représente, d’une part, la surface de Terre nécessaire aux ressources naturelles que nous utilisons pour satisfaire l’ensemble de nos besoins (logement, vêtements, transport, alimentation, etc.) et, d’autre part, les étendues nécessaires pour absorber les déchets et rejets de ces activités, en particulier nos émissions de carbone (dans le calcul de l’empreinte écologique, elles correspondent à la quantité de forêts nécessaire pour absorber les émissions de CO2). Selon différentes estimations, le secteur agroalimentaire représenterait 15 à 20 % du total des émissions de gaz à effet de serre (GES) et 20 à 30 % de l’impact environnemental global.

En 2050, nous serons 10 milliards d’humains sur la planète, 9,5 millions au Québec et près de 2,5 millions à Montréal (Institut de la statistique du Québec, 2019). La hausse démographique prévue entraînera une hausse des besoins et aura un impact certain sur l’environnement, alors que le régime nord-américain — riche en viandes, en produits importés et hautement transformés — est déjà néfaste pour l’environnement (Willett et al., 2019), alors qu’un tiers des aliments produits sur la planète sont gaspillés (FAO, 2011).

CSAM | Système alimentaire | Empreinte écologique

Insécurité Alimentaire | Réduire l‘insécurité alimentaire | Système alimentaire

CSAM | Insécurité Alimentaire

Problématique et données

L’insécurité alimentaire (IA) désigne la privation des individus et des ménages pour assurer leur besoin de se nourrir convenablement afin de mener une vie saine et active. Défini comme étant un accès inadéquat ou incertain aux aliments en raison d’un manque de ressources financières (Statistiques Canada 2011-2012), l’IA est un problème social et de santé publique important au Canada. À Montréal, 234 500 personnes vivent en situation d’insécurité alimentaire, soit 13,6 % de la population (DRSP Montréal, 2019).

Les causes de l’insécurité alimentaire sont associées à la défavorisation matérielle : pour les individus et les ménages qui ont des ressources financières limitées ou des contraintes financières sévères, l’achat d’aliments finit par faire concurrence aux autres exigences financières, tels que le loyer, les versements hypothécaires, les transports, les services publics, la garde des enfants et les vêtements.

Qualité Nutritionnelle | Améliorer la qualité nutritionnelle de l’alimentation | Système alimentaire

Problématique et données

La qualité nutritionnelle fait ici référence à la qualité de l’offre alimentaire, qui, selon la Charte québécoise pour une saine alimentation, inclut :

  • la valeur nutritive des aliments et le plaisir qu’ils procurent ;
  • la taille des portions, c’est-à-dire celles préportionnées comme en restauration ou les emballages individuels en épicerie ;
  • la nature symbolique des aliments associée aux traditions et aux cultures.

À cela s’ajoute la perspective des environnements favorables à la saine alimentation, alors que le nouveau guide alimentaire canadien enjoint aux responsables politiques et aux professionnels de la santé de :

  • rendre les choix de qualité nutritionnelle élevée plus accessibles (fruits et légumes, grains entiers et protéines végétales) ;
  • rendre les choix de qualité nutritionnelle faible moins accessibles (aliments ultra-transformés et aliments riches en gras saturés, en sucre et en sel).

CSAM | Qualité Nutritionnelle

Collaboration Intersectorielle | Œuvrer pour la consolidation des projets structurants et la collaboration intersectorielle au sein du système alimentaire montréalais

CSAM | Collaboration Intersectorielle

Problématique et données

La recherche des formes de concertation et de gouvernance autour de la question alimentaire à Montréal n’est pas nouvelle. Elle a mené, en octobre 2018, à la fondation du CSAM, Conseil du Système alimentaire montréalais. Malgré tout, des lacunes persistent en ce qui a trait à la coordination des acteurs et de leurs actions au sein du système alimentaire à Montréal. Dans le cadre de la démarche Faim « Zéro » à Montréal de la Fondation du Grand Montréal, un sondage, des séances collectives et des entretiens impliquant au total 96 organismes de l’écosystème de la sécurité alimentaire ont permis d’identifier l’action concertée comme un des trois enjeux principaux pour lesquels il faut lever les freins et renforcer les leviers dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire des Montréalais (Brisebois et Colombo, 2019).

Le besoin de mettre en place des instances régionales en alimentation a été identifié à travers le monde, de par la complexité des enjeux alimentaires et la nécessité qui en découle de rallier les expertises et leviers d’une grande variété d’acteurs afin de réaliser les changements souhaités au système alimentaire.

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